vendredi 14 décembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: La non-violence dans les arts martiaux

Le Principe Suprême du combat est la paix

Bien que cela semble un paradoxe pour le néophyte, le Budoka poursuit un seul but : la Paix.
Lorsqu’un individu éprouve de la haine, il est susceptible d’être violent avec ses congénères. De même, lorsqu’une nation éprouve de la haine à l’encontre d’une autre, le risque de guerre est au paroxysme.

Comme nous l’avons vu plus haut, la haine est un sentiment instinctif relevant du sentiment d’agression et du besoin de se défendre. En parvenant à maîtriser ses émotions, le pratiquant ne fait pas que de diminuer la haine, il la transcende.

La haine et la violence ont un effet séparatif et génèrent donc une énergie répulsive. Mais ce sont surtout des forces qui s’opposent l’une à l’autre, valorisées par les Bujutsu, elles ont une conséquence destructrice.

La non-violence n’est pas dans ce contexte une éthique particulière, mais l’action de se mettre en harmonie avec les forces de l’Univers. C’est la capacité de s’adapter à notre environnement tant climatique que social, tout comme l’eau s’adapte au verre sans perdre sa nature. La non-violence est un comportement qui permet de s’adapter en évitant tout conflit à toute énergie, tout acte, toute émotion, toute pensée. Ce qui ne veut pas dire que la non-violence soit une justification à la lâcheté et l’atonie.

Alors que le Bujutsu valorise la violence cruelle, implacable et le rejet de l’inconnu, le Budo donne le pouvoir de transcender cela en force d’amour et en apprentissage afin d’acquérir de la connaissance.
Par un travail intérieur sincère, l’être humain évolue de la haine vers la perception de l’amour universel, qui conduit à l’unité intérieure et précède le travail final.


                                                                                     Jean-Christian Balmat






vendredi 23 novembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: Le câlin et la claque

Introduction


Symboliquement, la main est l’outil d’expression « du faire » de l’être humain en opposition aux jambes qui sont de l’ « être ». Plus sa force se développe, l’être humain à le choix de faire le bien ou le mal, de soulager ou de contraindre, de faire un câlin ou de donner une claque.

Durant l’enfance, chacun est dépendant des adultes qui l'élèvent, qui l’élèvent et l’entourent. Puis à mesure que le temps passe, il acquiert son propre pouvoir sur les autres jusqu’à en avoir autant que les adultes qui furent omnipotents au début de sa vie. Selon son expérience et la philosophie de vie qui est la sienne, il peut choisir d’utiliser sa capacité d’action pour :
·         Faire le bien, valoriser l’autre en le laissant libre de ses propres choix
·         Faire mal, dévaloriser l’autre afin d’exercer son pouvoir sur lui pour le contraindre d’une manière ou d’une autre à faire sa volonté
·         Rester passif, oscillant entre les deux possibilités, cette dernière solution ne générant apparemment aucun risque de faire du mal… tout autant que du bien



Utiliser son pouvoir à bon escient


Dans les arts martiaux plus que dans tout autre environnement social, les pratiquants se retrouvent tôt ou tard devant ce choix.

À mesure qu’ils acquièrent la maîtrise de leur art, ils développent un pouvoir supérieur aux non-pratiquants. Plus ils pratiquent, plus ils ont confiance dans les capacités de leur corps à exécuter la gestuelle que leur esprit lui imprime. Sans travail de réflexion, l’être humain est susceptible dans un double jeu de domination dangereux et lourd de conséquence :
·         Il se soumet face aux dominants dans la société
·         Il soumet les dominés

Vivre de cette façon évite de se poser des questions fatigantes, mais génère un mode de vie binaire, empli d’hormones et dépourvu de réflexion.



Réfléchir


Réfléchir c’est forcément prendre conscience de la nécessité de moduler ces actes en fonction de la situation réelle. Et cela demande d’ouvrir les yeux sur la vraie nature de nos relations d’une part et d’autre part de développer une philosophie, c’est-à-dire d’établir une série de lois ou de règles comportementales pour répondre aux actes des autres de manière cohérente.

Ce travail nécessite de se poser ses propres questions au-delà des réponses toutes faites que nous fournissent l’éducation et la société.

Le concept de la claque et du câlin évoqué plus haut, démontre là deux extrêmes dont l’être humain ne peut plus se satisfaire à partir du moment où il commence à réfléchir avant chacune de ses actions.



Développer la personnalité


La réflexion développe la partie entre les deux extrêmes et cette partie médiane, c'est tout simplement la personnalité. Entre les deux extrêmes, celle-ci pourra s’exprimer librement à condition qu’elle soit stimulée à produire une action, une parole originale à la situation présente totalement unique.

Réfléchir au Ici et Maintenant, oblige l’être humain à s'adapter, à rester souple, à s’adapter. Cela lui permet d’évoluer en permanence en grandissant par l’application de son expérience additionnée de son intelligence sur le moment présent.

En évitant de vivre dans le passé et sa cohorte de reproductions comportementales, l’individu évite de devenir un « automate-perroquet » pour devenir un être humain.



Conclusion


Réfléchir à la meilleure solution dans le présent permet de stimuler pleinement le cerveau et ses merveilleuses capacités adaptatives. Le faire c’est évoluer tout simplement…

Dans le Ninpo Nin-Jutsu, l’application de ce travail se fait par la prise de conscience des responsabilités de chacun face à sa propre vie dont il écrit le futur au présent. Alors que pour un débutant la force équivaut souvent à la capacité de gagner un combat à tout prix, un avancé aura appris que c’est en gagnant la Paix, sa paix qu’il aura prouvé qu’il est réellement vainqueur de ses démons.


                                                                                     Jean-Christian Balmat


mardi 20 novembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: L'autosuggestion, auto-motivation*


« Ne pense à rien de négatif pour toi-même, car cela finira par t’arriver ! »

L'autosuggestion est un acte impliquant un mouvement conscient de la qualité de perception de :
1.      notre personne, isolément.
2.      notre personne, dans les différents contextes sociaux dans lesquelles nous vivons.
3.      du monde extérieur, de l'atome au système solaire.

Sans que nous le sachions, nous avons une opinion sur tout et tout le temps, qui est :
·         positive
ou
·         négative

L'accumulation de ces interprétations nourrit le subconscient. Les interprétations sont le résultat de l'expérience que nous avons, de tous les contacts que nous établissons intérieurement et extérieurement. Grossièrement, l'être humain a besoin, lorsqu'il fait quelque chose de nouveau ou rencontre l'inconnu, d'associer cela à une notion acquise antérieurement et intérieurement. L’Humain évite scrupuleusement ce qui peut lui faire mal, le blesser, le détruire ou même le tuer. Ceci est bon lorsqu'il y a un danger réel et objectif. Par contre, lorsque notre subjectivité nous falsifie ce processus associatif ou que le stimulus en provenance de l'extérieur est corrompu, nous pouvons avoir une attitude de rejet envers ledit sujet, rendant impossible tout le processus d'expérience.

L'autosuggestion nous permet de « pré-voir », imaginer avant qu'elle ne se passe une situation que nous prévoyons de vivre de façon positive et constructive.

Sachant que le hasard n'est pour rien dans notre vie, il est logique et économique, en terme d'énergie, de tendre, via l'autosuggestion, à :
  • accepter pleinement ce qui nous arrive. Impérativement sortir de la résistance, de l'intolérance face à la situation ou la relation que nous vivons. Tout au contraire, nous astreindre à comprendre en restant positif. Ce n'est pas plus facile, mais cela nous permet de vivre le pire au mieux. L'Histoire nous montre que l'Humain, quand il se laisse aller, se retrouve genoux à terre. Nos héros ont leurs histoires qui souvent ont comme point de départ une situation désespérée. Mon avis est qu'au fur et à mesure de nos incarnations, nous accumulons du pouvoir, de plus en plus de pouvoir, afin de manifester nos idées dans le monde de la matière. Plus nous avançons, plus nous pouvons fidèlement reproduire, matériellement, le projet élaboré dans le monde mental.
  • décider de vivre positivement, dans le présent et le futur, une situation durant laquelle, dans le passé, nous avions une mauvaise (négative) perception de notre personne, des autres, du contexte de vie ou encore d'un sujet de réflexion. Changer en pleine connaissance de cause afin d'améliorer notre destin et pouvoir ainsi agir dans notre vie.
  • s'ouvrir à de nouveaux champs (domaines) d'expériences de vie. N'oublions pas l'exemple du caméléon qui mimétise son environnement. Pour s'adapter, il faut se confronter à ce qui nous stimule à changer. Savoir s'auto-motiver positivement afin de vaincre nos peurs primaires et aller rencontrer dans la paix celui qui durant notre période d'ignorance aurait pu être notre ennemi.

Les problèmes sont des opportunités d’avancer pour autant que nous pensions positivement
mais les opportunités deviennent rapidement des problèmes si nous ne savons pas les saisir.



                                                                                     Jean-Christian Balmat




lundi 5 novembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: La Voie du Guerrier (2ème partie)


Pour faire suite à l’article que j’ai posté le 12 septembre, je vous propose de réfléchir plus en avant sur la définition du Guerrier en ce 21ème siècle.

Etre ou apparaitre : that’s the question ?


Lorsqu’un enfant nait, il débute une période dans laquelle ses parents lui donnent le droit d’évoluer dans un milieu protégé, la famille. Comme la coquille protège le poussin, la famille permet à l’enfant d’intégrer un maximum de connaissance, dont les comportements « adéquats, juste et reconnus » par la famille et la société.

L’adolescence marque l’arrivée dans la société avec tout ce qu’elle comporte de contestation de l’éducation et réveil à la dure réalité de la société. La prise de conscience de la société est surtout pour la plupart, l’éveil a un milieu sans protection dont le jugement se base bien uniquement sur les actions, le FAIRE en opposition à la famille où symboliquement l’enfant peut ÊTRE.

La conséquence naturelle est que l’adolescent développe naturellement une carapace sociale, appelée « persona », qui est une série de masques lui permettant de montrer aux différents groupes sociaux qu’il fréquente des apparences et comportements acceptables pour ces derniers.

Arrivé à l’âge adulte, chaque être humain est devant un choix cornélien :
·         Continuer à renforcer son persona à tout prix même celui d’occulter voir d’oublier sa personnalité réelle intérieure
ou
·         Développer sa personnalité d’une manière équilibrée tout en gardant un persona en guise d’habit social.

Comme nous l’avons vu dans les articles précédents, il est impossible de réduire à néant le persona, aussi vrai que nous portons des habits pour nous protéger des aléas climatiques.

Sachant cela la décision à faire ne consiste pas à un choix entre personnalité intérieure, l’Être intérieur, et le persona, le paraitre ; mais plutôt de savoir laquelle de ces deux facettes nous allons nourrir le plus.

Ah il est évident que le paraitre rapporte beaucoup : du moment que nous respectons les codes du groupe par lequel nous sommes reconnus, la récompense[1] sera immédiate et proportionnelles à l’effort consenti. Par contre ce fonctionnement nécessite une « mise à jour » permanente de l’apparence consommant une bonne partie des ressources psycho-affectives et physiques de la personne.

Se consacrer au développement harmonieux de la personnalité est pour la plupart des gens une démarche de looser. Pourquoi ? Parce qu’elle s’accompagne de la découverte navrante (pour l’ego) de défauts, manques et lacunes intérieures. Ce second choix de vie implique de facto d’affronter intérieurement un défaut pour la société.



La guerre intérieure


Pour autant que l’on choisisse la deuxième solution, une guerre latente va apparaitre au grand jour celle qui va mettre en balance :
Notre foi
avec
Notre scepticisme
Notre espoir
Notre désespoir
Notre bienveillance
Notre malveillance
Notre politesse
Notre grossièreté
Notre sincérité
Notre hypocrisie
Notre honneur
Notre honte
Notre innocence
Notre désabusement
Notre loyauté
Notre traîtrise
Nos joies
Nos tristesses
Nos convictions
Nos doutes
Tableau 1

Tout être humain éprouve naturellement intérieurement les sentiments de la colonne de gauche. Cependant à partir du moment où il établit des contacts sociaux, il expérimente l’échec, le doute, l’impuissance et même le rejet de l’autre.

L’innocence et la spontanéité des sentiments originels laissent malheureusement trop souvent place au désabusement de l’adulte qui brime ses émotions quand elles relèvent de la douleur. Ce phénomène est naturel et procède du système de punition dont nous avons amplement parlé dans les articles précédents.

Nous savons que ce système met en place automatiquement dans le présent et le futur un processus de rejet de tout ce qui a fait mal dans le passé. Ce système est salvateur à court terme cependant l’être humain risque, s’il vit sous ce fonctionnement passivement, de mettre en place de plus en plus de stratégies d’évitement; ce qui restreint énormément la liberté de mouvement ou autrement dit la liberté de choix.



Le monde extérieur est un miroir du monde intérieur


L’idéal de la relation de l’être humain avec le monde extérieur est le partage dans un contexte de plaisir et de respect mutuel.

Cependant chacun de nous éprouve à un moment ou à un autre des relations douloureuses pour plusieurs raisons:
·         soit le rejet pur et simple de ce qu’il est et/ou fait,
·         soit l’acceptation sans contrepartie : l’environnement prend ce que la personne à a donner sans valorisation. La personne donne sans recevoir ce qu’il mérite.

Bien que ce type de relation soit évidement négatif, elle n’est le reflet de ce qui est vrai à l’intérieur. Je m’explique : chaque être humain possède des valeurs intérieures innées et acquises par l’éducation. Ces valeurs déterminent d’une part ce qui est vrai et ce qui est faux ou autrement dit ce qui est permis et ce qui est interdit.

En fonction de cela chacun d’entre nous prends des rôles dans la société qui correspondent à ce qui est permis intérieurement. Tout cela serait parfait si les parents étaient des Dieux et non des êtres humains imparfaits ! Donc les valeurs que nous avons intégrées sont subjectives et sont susceptibles d’intégrer des « bugs » c’est-à-dire des imperfections familiales : angoisses, colères, peurs, excès, inhibitions propres à chaque famille.



Mise en lumière de l’ombre


Tant que l’être humain vit dans son milieu d’origine, sa famille, il peut en général facilement « faire juste » : très schématiquement lorsqu’il fait ce qui est « permis » il est récompensé et lorsqu’il fait « faux » il est punit.

Cependant à partir du moment où il entre en contact avec le monde extérieur, la loi familiale est mise à mal par celle de la société. Autant le milieu familial n’est pas parfait autant il apporte dans la plupart du temps une tolérance plus grande par rapports aux faiblesses de la personne que la société. Combien d’entre nous ont expérimenté une mise à nu publique de faiblesses que la famille tolérait ! La société est de facto une entité qui valorise le bien collectif plutôt que le bien individuel.

Lorsque la société met en exergue une faiblesse, un manque ou une incapacité d’un individu, elle sert de miroir dans lequel apparait une faiblesse intérieure. Le risque évident dans pareils cas est que l’individu dévalorise ses valeurs et sa personne en tant que telle dans la foulée. L’extrême que l’Homme peut vivre dans ce domaine est le choc traumatique : c’est-à-dire que ce qu’il considère comme « faux » (hors de ses schémas de pensé) devient « vrai », Sa vérité s’écroule au profit d’une autre qu’elle discréditait jusque-là.

La pire de conséquence est que l’individu peut choisir de fuir le domaine dans lequel il a été en échec ou qu’il accrédite, sans réflexion, les valeurs sociétales en détruisant les siennes.

Par contre, un des choix que nous pouvons tous faire est d’accepter une remise en question de ce qui pose problème et travailler intérieurement à retrouver une harmonie d’abords intérieure puis extérieure. Mais surtout nous pouvons accepter le fait que le miroir que nous tend la société en général et notre congénère en particulier est une bonne chose car il nous permet de découvrir une part de nous-mêmes que nous nous cachons.

En définitive, la société ne nous invente jamais de défauts mais elle les met crument en lumière.
Accepter de se remettre en question et travailler sur soi c’est s’ouvrir au changement évolutif.
Lorsqu’une personne travaille profondément sur elle, elle s’aperçoit vite qu’elle peut le faire qu’à une condition : s’aimer.

L’amour est un lien très fort qui lie extérieurement deux personnes et qui leur permet d’accepter mutuellement leur différence. Intérieurement, l’amour permet de nous relier à ces parties de nous que nous aimons laisser en arrière dans l’ombre : le lâche, le perdant, le peureux, le méchant, le tueur, le pervers, le honteux, le soumis, etc. Pour que le lien s’établisse, chacun doit vaincre la peur du rejet. Pourquoi ? Parce c’est la raison majeure pour laquelle nous rejetons nos « facettes honteuse » dans l’ombre : la peur d’être rejetée par notre famille et/la société.

A partir du moment où la personne s’accepte totalement, à savoir qu’elle accepte sa part d’ombre, elle peut la ramener en pleine lumière pour travailler en pleine conscience. Durant cette étape se manifeste la magnifique capacité de changement de notre système nerveux central qui fait merveille. En effet, l’être humain qui s’en donne les moyens peut changer n’importe quel enfer en paradis.

A partir du moment où l’être humain connait sa double personnalité, il peut pleinement prendre conscience qu’entre l’ombre et la lumière, entre le doute et la foi en lui, entre la douleur et le plaisir ; il a le choix. Par contre pour l’exercer il doit avoir la foi dans la possibilité d’accéder de son plein droit à un futur radieux peu importe les nuages qu’il voit ou qu’il a vu.



La vérité est la paix


Chacun a une histoire si particulière, si spécifique que l’on pourrait la symboliser par une corde tendue entre les deux extrémités de sa vie terrestre. L’être humain dualiste, fait d’un aspect féminin et d’un aspect masculin, l’ombre et la lumière, marche symboliquement sur cette corde victorieusement s’il parvient au point d’équilibre. Par contre il chute à chaque fois que la balance entre l’ombre et la lumière sera rompu. Pour rester sur sa corde, il devra développer une troisième partie jusqu’alors cachée : elle n’est ni ombre, ni lumière ; n’a aucune polarité, aucune couleur, odeur, pourtant elle EST la vérité au-delà de la lumière et de l’ombre. Elle EST au-delà même de l’être humain, habite tous les êtres vivants et chaque parcelle de l’univers. Elle EST pure vie. Elle est le Vide et dans le Vide, il y a tout.

Chaque être humain peut y accéder en s’aidant de moyens nombreux et variés. Les arts martiaux traditionnels japonais en sont un. Rechercher la Voie, le « Do », c’est aller au-delà du Tao symbolisant la vie polarisé. L’escrimeur tenant son sabre à deux mains. Il comprend vite que ses deux mains sont l’expression extérieure de ses deux forces intérieures : Yin et Yang, féminine et masculine. Il parvient après une longue pratique à manier sa lame avec adresse en mariant ses deux polarités intérieures. Il en résulte une paix intérieure générée par l’équilibre des forces.



Conclusion


La guerre intérieure ne consiste pas à tuer les parties faibles qui composent notre ombre. Elle ne consiste pas à abattre l’infidèle mais bien plus à le convertir dans le respect. Affronter son ombre est effrayant dans bien des points de vue et bien plus dur que de fuir dans la négation de nos aspects négatifs. Cependant tôt ou tard le fuyard doit affronter ses peurs et faire face. Parvenir au point d’équilibre permet d’atteindre la vraie paix celle de l’âme.

Chacun peut y accéder à condition d’être prêt à aller au-delà des limites du bon et du mauvais pour accéder à celles du vrai.


                                                                                     Jean-Christian Balmat


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[1] Je vous suggère de consulter les articles sur les systèmes de récompense et de punition du système nerveux central postés sur le blog « Shiatsu Holistique ».

jeudi 20 septembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: Vaincre la mort


Mais qu’est-ce que la mort ? Alors que l’occidental se considère comme une âme à l’intérieur d’un corps, l’oriental grandit dans une culture qui considère qu’il est une âme qui s’incarne périodiquement sur terre.

La peur de la mort est la peur-racine de l’être humain. Cette peur génère chez l’humain lambda les pulsions de vie instinctives : parce qu’il a consciemment envie de vivre, il respire, s’alimente et se reproduit, car inconsciemment il fuit sa peur du chaos. Tous les concepts religieux ont pour fonction de nous sortir de la peur du néant spirituel. Alors que la science nous explique le fonctionnement « mécanique » de notre univers physique.

Par la loi du Tao, tout ce qui nait va mourir un jour. La vie est naturellement suivie de la mort : l’une et l’autre se génèrent mutuellement. Cela est vrai, mais uniquement dans certains plans de conscience (4 plans inférieurs).

L’ego, durant l’enfance et l’adolescence, nous fait prendre conscience de notre individualité. De ce fait, la peur de la mort est encore accentuée par le sentiment négatif que la mort correspond à la dissolution de l’individu dans le néant. Cette illusion est, par le travail intérieur, transcendée et laisse la place à la vérité de la connaissance du Soi qui peut alors rejoindre le monde spirituel sans perdre la Soi-conscience.

L’ego existe par la reconnaissance sociale et ne supporte pas la non-existence. Tant qu’il gouverne la personnalité, la mort est une cause majeure de peur chez l’être humain.

Ne plus avoir peur de la mort correspond au travail intérieur d’admettre l’aspect illusoire de la vie et de la mort afin de démontrer que seule la vie existe ou plus exactement la vie de l’esprit. Lorsque l’Humain parvient à s’identifier totalement à l’Esprit et non à son corps, il sort du cycle des incarnations.

Tout comme l’âme et le Ki (le souffle) pénètrent et animent l’enveloppe corporelle dans le sein de la mère, elles le quittent à la mort. L’enveloppe charnelle se désintègre et retourne à la Terre (qui « recycle » les atomes physiques dans un processus qui débuta au Big Bang). L’âme s’en retourne alors dans le monde dont elle provient et attend de retourner dans une enveloppe terrestre afin de poursuivre dans l’université « Terre » son évolution sur la route de la quête du Soi.

Cela explique pourquoi et dans quel but les samouraïs s’identifiaient à l’objet de leur idéal : afin de transcender les sentiments du moi et transcender leur peur, ce qui leur permettait de s’affranchir de leur individualité, donc de la peur de la mort.

Nous avons aujourd’hui la possibilité d’utiliser certains de leurs outils comme l’entraînement, la discipline, le travail personnel et la méditation afin de connaitre la nature immortelle du Soi divin. Nous sommes cependant dans le devoir de servir la paix si nous suivons dans le présent le code éthique du Bushido.


                                                                                     Jean-Christian Balmat




mardi 4 septembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: Voie du guerrier

Dans le monde moderne, nous n’avons plus à vivre dans une société formée de clans ou de nations constamment en guerre. Malgré tout le travail qui reste à réaliser, l’humanité a évolué vers le pacifisme et la démocratie.

Les différentes stigmatisations qui s’appuyaient sur les races, les sexes, les cultures et les religions s’estompent à mesure que la scolarisation, l’exogamie[1] et les échanges culturels apparaissent. Bien que cela ne soit pas parfait, il est indéniable que l’homme et l’humanité entière se pacifient.

Alors qu’avant l’ennemi se trouvait à l’extérieur, la guerre moderne que mène le Budoka est une lutte bien réelle, mais intérieure et qui vise à transcender sa nature instinctive hormonale négative en principes supérieurs. Cette guerre contre la médiocrité, la suffisance et tous les comportements négatifs est la seule vraie guerre sainte qui vaille la peine d’être menée.

Dans une première étape, nous vivons fréquemment tenté par :
  • Sept démons (ou sept péchés capitaux) sont la luxure (abus des plaisirs sexuels), l’avarice, l’envie, l’orgueil, la paresse, la gourmandise et la colère.

Puis nous évoluons vers :

  • Sept vertus confucéennes du Bushido : Droiture, Courage, Bienveillance, Politesse, Sincérité, Honneur, Loyauté. Vertus qui sont symboliquement nos sept anges.

Lorsque les conflits de l’ange et du démon cessent, le silence se fait, laissant ainsi la place au Vide.


                                                                                     Jean-Christian Balmat











[1] L’exogamie est le fait de construire un foyer avec un conjoint issu d’un autre clan que celui dont on provient. Elle s’oppose à l’endogamie qui est le fait de constituer une famille avec une personne issue de notre clan.

Ninpo Nin-Jutsu: Le Budo et le sport de combat

La différence entre les Budo et les sports de combat est évidente, mais importante à préciser à notre époque.

Les Budo ont pour but d’amener l’Homme à entrer en contact avec sa nature spirituelle profonde : le Soi Divin.

Les sports de combat ont pour but de préparer le pratiquant au combat codifié sur ring ou sur tatami. Les sports de combats sont la boxe anglaise, thaïlandaise, française, américaine de même que le judo et le karaté de compétition entre autres.

Les compétiteurs qui les pratiquent sont de sportifs de haut niveau et recherchent l’amélioration de leurs performances physiques. Ils sont admirables dans l’abnégation qu’ils mettent à s’entrainer très durement durant de longues années pour quelques minutes de combat.

Certains se plaisent à critiquer les combats d’ « arts martiaux mixtes » (MMA en anglais), « championnat de combat ultime » (UFC en anglais). Bien que ces rudes combats heurtent la sensibilité de personnes néophytes, ils représentent, néanmoins, une interprétation crédible de ce qu’un combat entre deux hommes peut-être à la limite du danger létal. Deux hommes qui consentent à combattre en connaissant les règles et en s’entrainant durement ont-ils le droit de le faire ? Je vous laisse libre de décider, disons qu’ils ne font sûrement pas pire durant une vie de combat qu’une seule seconde de guerre sur terre…



                                                                                     Jean-Christian Balmat