Le sot jacasse, le sage se tait (proverbe chinois).
La Connaissance représente la somme de la science et de la religion, cultures du cerveau gauche et droit, ou culture occidentale en opposition avec la culture orientale. Ces deux frères sont ennemis tant que l'être est en conflit entre les informations rationnelles et émotionnelles dont il dispose intérieurement. Lorsque le chercheur tolère cette double réalité, un long travail d'acceptation commence par un travail conscient sur le système neuroendocrinien :
· Au niveau de la fonction réceptive du système nerveux : le pratiquant en recherche tentera de se sensibiliser consciemment à l'ensemble du stimulus qu'il ressent intérieurement. Ce travail d'affinage du ressenti correspond souvent à l'acceptation, dans un premier temps, des sentiments souvent rejetés, car codifiés dans l'inconscient collectif, comme un danger dans la vie courante. Le but ultime sera de percevoir la vérité, l'essence au-delà de la forme trompeuse.
· Au niveau intégratif du système nerveux : la personne devra alors travailler à objectiviser son système cognitif de pensée. J'entends par là qu'au-delà de la culture de sa famille, son clan, sa nation, chacun doit s'évertuer à trouver l'ouverture d'esprit afin de mettre en œuvre la somme de ses expériences pour prendre la décision juste quant à la réponse à donner. Agir hors de nos sentiments inférieurs, tels que la peur, la colère, ne se fait pas en un jour...
· Au niveau moteur, il s'agira d'exprimer cette vérité découverte et ressentie durant l'intégration.
Le Ninpo dans son essence est voué à explorer cet insondable invisible qui nous constitue intérieurement et emplit le monde extérieur de sa magie.
Étudier ce legs commun, accessible à chacun, qui qu'il soit et d'où qu'il vienne, est possible à tous les Hommes de bonne volonté. La route est longue, mais elle est la réponse à toutes les questions possibles, elle assouvit nos faims et nos soifs. La Connaissance est la source qui abreuve pour l'éternité les assoiffés de vérité.
Elle ne peut être ni vendue, ni achetée. Elle inclut souvent le « passage de témoin », c'est-à-dire la transmission entre un maître qui transmet un savoir et une personne qui le reçoit. Cette transmission, traditionnelle dans toutes les cultures, est particulièrement essentielle dans ce domaine. D'une part, le maître doit s'évertuer à se « mettre au service » de la méthode et non l'inverse, puis d'autre part le disciple doit se débarrasser de son ego afin de pouvoir écouter.
Lorsque toutes les conditions sont réunies, la transmission peut représenter une somme considérable de choses. J'entends par là qu'en des termes modernes, l'enseignement interne équivaudrait au téléchargement d'un programme et l'enseignement externe à la laborieuse copie de celui-ci. Rares sont les fois où la relation atteint un niveau de confiance tel que ce type d'enseignement entre deux personnes puisse se vivre.
Jean-Christian Balmat