jeudi 20 septembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: Vaincre la mort


Mais qu’est-ce que la mort ? Alors que l’occidental se considère comme une âme à l’intérieur d’un corps, l’oriental grandit dans une culture qui considère qu’il est une âme qui s’incarne périodiquement sur terre.

La peur de la mort est la peur-racine de l’être humain. Cette peur génère chez l’humain lambda les pulsions de vie instinctives : parce qu’il a consciemment envie de vivre, il respire, s’alimente et se reproduit, car inconsciemment il fuit sa peur du chaos. Tous les concepts religieux ont pour fonction de nous sortir de la peur du néant spirituel. Alors que la science nous explique le fonctionnement « mécanique » de notre univers physique.

Par la loi du Tao, tout ce qui nait va mourir un jour. La vie est naturellement suivie de la mort : l’une et l’autre se génèrent mutuellement. Cela est vrai, mais uniquement dans certains plans de conscience (4 plans inférieurs).

L’ego, durant l’enfance et l’adolescence, nous fait prendre conscience de notre individualité. De ce fait, la peur de la mort est encore accentuée par le sentiment négatif que la mort correspond à la dissolution de l’individu dans le néant. Cette illusion est, par le travail intérieur, transcendée et laisse la place à la vérité de la connaissance du Soi qui peut alors rejoindre le monde spirituel sans perdre la Soi-conscience.

L’ego existe par la reconnaissance sociale et ne supporte pas la non-existence. Tant qu’il gouverne la personnalité, la mort est une cause majeure de peur chez l’être humain.

Ne plus avoir peur de la mort correspond au travail intérieur d’admettre l’aspect illusoire de la vie et de la mort afin de démontrer que seule la vie existe ou plus exactement la vie de l’esprit. Lorsque l’Humain parvient à s’identifier totalement à l’Esprit et non à son corps, il sort du cycle des incarnations.

Tout comme l’âme et le Ki (le souffle) pénètrent et animent l’enveloppe corporelle dans le sein de la mère, elles le quittent à la mort. L’enveloppe charnelle se désintègre et retourne à la Terre (qui « recycle » les atomes physiques dans un processus qui débuta au Big Bang). L’âme s’en retourne alors dans le monde dont elle provient et attend de retourner dans une enveloppe terrestre afin de poursuivre dans l’université « Terre » son évolution sur la route de la quête du Soi.

Cela explique pourquoi et dans quel but les samouraïs s’identifiaient à l’objet de leur idéal : afin de transcender les sentiments du moi et transcender leur peur, ce qui leur permettait de s’affranchir de leur individualité, donc de la peur de la mort.

Nous avons aujourd’hui la possibilité d’utiliser certains de leurs outils comme l’entraînement, la discipline, le travail personnel et la méditation afin de connaitre la nature immortelle du Soi divin. Nous sommes cependant dans le devoir de servir la paix si nous suivons dans le présent le code éthique du Bushido.


                                                                                     Jean-Christian Balmat




mardi 4 septembre 2012

Ninpo Nin-Jutsu: Voie du guerrier

Dans le monde moderne, nous n’avons plus à vivre dans une société formée de clans ou de nations constamment en guerre. Malgré tout le travail qui reste à réaliser, l’humanité a évolué vers le pacifisme et la démocratie.

Les différentes stigmatisations qui s’appuyaient sur les races, les sexes, les cultures et les religions s’estompent à mesure que la scolarisation, l’exogamie[1] et les échanges culturels apparaissent. Bien que cela ne soit pas parfait, il est indéniable que l’homme et l’humanité entière se pacifient.

Alors qu’avant l’ennemi se trouvait à l’extérieur, la guerre moderne que mène le Budoka est une lutte bien réelle, mais intérieure et qui vise à transcender sa nature instinctive hormonale négative en principes supérieurs. Cette guerre contre la médiocrité, la suffisance et tous les comportements négatifs est la seule vraie guerre sainte qui vaille la peine d’être menée.

Dans une première étape, nous vivons fréquemment tenté par :
  • Sept démons (ou sept péchés capitaux) sont la luxure (abus des plaisirs sexuels), l’avarice, l’envie, l’orgueil, la paresse, la gourmandise et la colère.

Puis nous évoluons vers :

  • Sept vertus confucéennes du Bushido : Droiture, Courage, Bienveillance, Politesse, Sincérité, Honneur, Loyauté. Vertus qui sont symboliquement nos sept anges.

Lorsque les conflits de l’ange et du démon cessent, le silence se fait, laissant ainsi la place au Vide.


                                                                                     Jean-Christian Balmat











[1] L’exogamie est le fait de construire un foyer avec un conjoint issu d’un autre clan que celui dont on provient. Elle s’oppose à l’endogamie qui est le fait de constituer une famille avec une personne issue de notre clan.

Ninpo Nin-Jutsu: Le Budo et le sport de combat

La différence entre les Budo et les sports de combat est évidente, mais importante à préciser à notre époque.

Les Budo ont pour but d’amener l’Homme à entrer en contact avec sa nature spirituelle profonde : le Soi Divin.

Les sports de combat ont pour but de préparer le pratiquant au combat codifié sur ring ou sur tatami. Les sports de combats sont la boxe anglaise, thaïlandaise, française, américaine de même que le judo et le karaté de compétition entre autres.

Les compétiteurs qui les pratiquent sont de sportifs de haut niveau et recherchent l’amélioration de leurs performances physiques. Ils sont admirables dans l’abnégation qu’ils mettent à s’entrainer très durement durant de longues années pour quelques minutes de combat.

Certains se plaisent à critiquer les combats d’ « arts martiaux mixtes » (MMA en anglais), « championnat de combat ultime » (UFC en anglais). Bien que ces rudes combats heurtent la sensibilité de personnes néophytes, ils représentent, néanmoins, une interprétation crédible de ce qu’un combat entre deux hommes peut-être à la limite du danger létal. Deux hommes qui consentent à combattre en connaissant les règles et en s’entrainant durement ont-ils le droit de le faire ? Je vous laisse libre de décider, disons qu’ils ne font sûrement pas pire durant une vie de combat qu’une seule seconde de guerre sur terre…



                                                                                     Jean-Christian Balmat