La voie est le chemin qui conduit l’Humain sur la route de l’évolution.
La Voie débute par des principes comportementaux. C’est-à-dire que l’Humain cherche à respecter une étiquette de conduite qui exclut tous les débordements. En cherchant à se poser un cadre sévère, il recherche à mener une existence disciplinée qui peut ensuite évoluer en une « vie sainte ». En pacifiant sa nature instinctive et en la maîtrisant peu à peu, il se détache de sa nature passionnelle.
À ce stade, l’être humain s’aperçoit que la Voie est au milieu de ce monde composé d’opposés : jour-nuit, homme-femme, ciel-terre, force-faiblesse. Il entrevoit que sa vraie nature est au-delà du Tao, de la nature binaire. Il prend conscience que ce qu’il EST se manifeste par l’intermédiaire du Deux, l’opposition. Il comprend que son mental et son corps ne sont que les deux véhicules de quelque chose de plus profond : l’Âme.
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En s’affranchissant de sa nature hormonale, il prend la mesure de sa personnalité, son Moi. Malheureusement, ce faisant, il tombe nez à nez avec un ennemi tenace : son propre ego. Cette composante qui lui fut essentielle en tant qu’enfant afin qu’il prenne conscience de sa propre individualité (ce qui lui permet de se séparer de sa mère entre autres) génère aussi le sentiment de séparation du Tout ou principe Unique générant la peur de la mort et l’angoisse de l’abandon chez l’être humain.
Cet ego qui s’aime lui-même et qui pense tout le temps à lui afin de se mettre en valeur (mettre en scène) peut être dissolu par les sentiments désintéressés et altruistes : l’étiquette devient un outil d’évolution et non plus simplement une possibilité de comportement social.
L’ego ne supporte pas le silence intérieur et entretient un dialogue constant. C’est lui qui génère le combat intérieur incessant de l’ange et du démon.
L’ego habite la moitié de l’Humain : sa personnalité. Celle-ci (Yin) s’oppose à l’Âme (Yang) sans même en être consciente et perçoit le monde au travers d’un voile d’illusions.
Le Budo n’est pas une religion, mais s’y apparente dans le sens où il cherche à relier le moi au Soi ; l’humain à son essence divine, la personnalité à l’âme.
Le but ultime est que la personnalité serve de véhicule d’expression de l’Âme : le vrai sens du service est celui-là. Le juste sacrifice représente la renonciation volontaire aux plaisirs charnels afin de privilégier l’avènement du spirituel.
Jean-Christian Balmat
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