jeudi 3 mars 2011

Ninpo Nin-Jutsu / Le Principe Suprême du combat ou l’Art de la Paix

Le Principe Suprême du combat est la paix. Bien qu'il faille longtemps pour se débarrasser de ce sentiment de rancœur, d'envie de rendre selon la loi du Talion, l'avancé sincère sur la route sait qu'il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre.

Il sait que Karma, en tant que principe supérieur, régit sous Dieu l'Univers visible selon une loi de rétribution. Les causes entraînent des justes effets. Justes dans leur proportion et leur qualité. Lorsque son ego, tari d'énergie vitale, s'efface en mourant et que l'âme éclaire ses ténèbres, l'avancé comprend l'effet exponentiel qu'engendre la vengeance.

Il s'attelle alors à désamorcer la violence. Lorsqu'il parvient à transmuer ses passions, la haine est supplantée par l'amour, un amour à mille lieux de l'amour fusionnel anciennement éprouvé. Mais animé par cette force qui lie, cette force de cohésion, il supplante en esprit la volonté même de passer à l'attaque de celui qui se croit son ennemi.

Jamais principe supérieur en quelque connaissance n'encouragera autre chose que la paix. Car plus on monte dans l'évolution, plus on perçoit cette interconnexion qui lie si vitalement les êtres vivants. Nous partageons notre existence avec Tout Ce Qui Est dans l'Univers, sans que notre conscience puisse dans un premier temps utiliser notre mental pour le faire. Puis à force de purifier nos corps inférieurs, notre nature spirituelle nous permet de voir que la séparation est une notion issue de l'illusion de nos sens inférieurs.

Parvenir à un niveau de maîtrise du Ninpo, ou de tout autre art martial, qui nous permet d'admettre que certains congénères sont parfois violents sans pour autant, si nous y sommes confrontés, céder nous même à leur violence, est un but.

Paradoxalement, pour l'ego du débutant, l'avancé est conscient d'avoir à édifier un temple de vie. Cette édification ne peut se faire avec le fruit de la guerre. Au contraire, le fruit de l'amour lui permet de tenir ses pierres.
Rechercher la Vérité humblement et honnêtement, en marchant patiemment sur la route de la Connaissance est une vie que je vous souhaite. Car elle remplie merveilleusement les vides douloureux de la vie matérielle pleine de formes vides de sens.

Trouvez le courage en écoutant votre cœur qui, si vous êtes honnête, restera léger pour toujours… ce qui est un luxe en soi.

« Le Grand Centre (que nous avons appelé la Vacuité=Vide=Quintessence=Mu en japonais) se divise en Yin et Yang, Yin et Yang se différencient en Cinq Éléments et ces derniers se réduisent en Yin et Yang, lesquels rentrent au Grand Centre… ».

Le plus grand secret des Ryu (écoles) traditionnels de sabre japonais était « Sans Épée ». Ceux qui veulent devenir Maîtres, dépassant les théories de concours et de rivalité des Cinq Éléments, doivent parvenir au secret de la Nature et considérant Yin-Yang dans la nouvelle perspective plus élevée, doivent s’assurer de la vérité « Sans Aiguille », marque du véritable Maître…

Cette perspective nous parle évidement du fusionnement du deux, Tao (Yin-Yang) ou Féminin et Masculin Sacré, en Un. Ce travail représente le passage entre le petit moi égotique et égoïste et le Soi glorieux.


                                                                                     Jean-Christian Balmat


mercredi 2 mars 2011

Ninpo Nin-Jutsu / Les pratiques secrètes et spirituelles: Article 1

Introduction


Dans le Ninpo Nin-Jutsu®, comme dans beaucoup de Budo japonais traditionnels, il existe une série d’exercices associés au Mikkyo et au shugendo. Ils ont pour origine la connaissance des sages de l’Inde qui dans le passé rayonnaient jusqu’en Chine et bien plus tard, au Japon.

Il existe dans le profond ésotérisme hindou, une connaissance tantrique dont le Kuji-Kiri est sûrement issu. De plus l’invocation des Quatre Puissances que l’on associe aux quatre orients est également issue de cette connaissance ésotérique

Cette connaissance vient du Bouddhisme ésotérique (tantrique) japonais et du Shugendo. Il est illusoire pour toute personne pratiquante ou non, d’espérer une quelconque efficacité sans un profond respect de la philosophie sacrée, véhiculée par le Bouddhisme ésotérique, une étude patiente (guidé par un bon maître) et un respect pour ceux par qui cette tradition sacrée nous est parvenue. Par contre, tous les cœurs purs peuvent légitimement espérer à juste titre que ces techniques leur apporteront protection, force et pour les plus patients élévation.

Je m’excuse donc d’avance d’avoir un peu longuement développé l’historique et les structures humaines par lesquels nous sont parvenues ses méthodes. Ce texte n’est pas un développement complet des sujets traités mais une modeste introduction incluant les défauts de son auteur. Il aurait été impossible de résumer des philosophies aussi merveilleuses que le Bouddhisme ésotérique des sectes Shingon et Tendai ; sans oublier le Shugendo en si peu de lignes.



Le bouddhisme ésotérique : les sectes Shingon et Tendai


Il existe deux types de Bouddhisme. Le Bouddhisme exotérique qui fut révélé à la masse par Bouddha et un Bouddhisme ésotérique dont l’enseignement fut réservé aux disciples directs de Bouddha.

Ce bouddhisme se développa en Inde puis s’expansa vers la Chine et plus tard vers le Japon. En voici l’histoire au plus résumé.


Kûkai


Kûkai (Ku : ciel, kai : mer) est né le 15 juin 774 dans une famille de nobles.

La légende nous dit que Dame Tamayori, sa future mère, serait tombée enceinte après avoir rêvé d’un sage hindou ; saint qui lui révéla qu’elle accoucherait d’un fils après une grossesse de douze mois. Selon cette tradition, Kûkai serait né une année après cet événement ( !) les mains jointes dans l’attitude de prière. Cette tradition évidement plus allégorique qu’historique nous rappelle la conception et naissance de Bouddha, dont Kûkai allait devenir représentant.

Dès l’âge de huit ans, il étudia la philosophie de Confucius. Il étudia les idéogrammes chinois, la poésie et les classiques de Confucius avec son oncle maternel, savant confucianiste renommé. Kûkai était naturellement destiné à la carrière de haut fonctionnaire de l’état. Il fut donc envoyé à 18 ans au collège supérieur gouvernemental de la capitale, privilège réservé aux seuls enfants de familles aristocratiques.
A vingt ans, il quitta l’école et se mit en quête d’un instructeur afin d’étudier le Bouddhisme qui l’attirait. Il le trouva en la personne d’un moine célèbre appelé Gonzô. Ce dernier l’initia non seulement au Bouddhisme mais également à certains rites ésotérique dont le Kokûzô-Gumonji-hô[1] (pratique qui consiste à prononcer 1 million de fois la formule magique afin d’obtenir instantanément la science et la signification de l’ensemble des doctrines).

Bien avant que Kûkai ne devienne le représentant du pure Bouddhisme tantrique, il existait au Japon un Bouddhisme tantrique appelé Kozo mitsu introduit par Sanron Doji, lequel initia Zenji, à qui succéda Gonzô. Gonzô avait comme rôle de sélectionner les candidats à la pratique du Mikkyo, (bouddhisme tantrique aux pratiques ascètes très exigeantes).

Le Bouddhisme de cette époque n’était pas très encourageant avec ceux qui cherchaient la libération, considérant que l’illumination ne pouvait être atteinte qu’après un long cycle de réincarnation faites de souffrances de toutes sortes et d’ascèses rigoureuses. Kûkai sentait que le bouddhisme tantrique contenait en lui la possibilité de plonger directement dans le cœur et l’esprit de l’absolu. Sa démarche le conduisit à rencontrer des adeptes du Shugendo, qui selon la légende auraient été en possession de connaissances magiques. Il s’astreignit à une pratique ascétique rigoureuse. Il eut une révélation qui transforma sa vie et surtout sa façon de percevoir la vanité de l’existence terrestre. Il prit la décision de se faire moine en 793.

Ne parvenant pas à comprendre certains textes qu’il avait découverts, Kûkai partit en Chine à 31 ans, espérant trouver là-bas ce qu’il recherchait. Il y rencontra des grands maîtres indiens qui arrivaient du Cachemire : ils lui apprirent certaines formes de yoga, les yantras[2] et les Mudras, sans omettre la langue sacrée des vedas, le sanskrit. Il rencontra son instructeur à proprement dit en la personne du maître Hui-Kuo.

Deux événements confirmèrent à Hui-Kuo que Kûkai était bien l’élu, celui qui était choisi par le Bouddha pour devenir le futur patriarche de la doctrine secrète. En effet, il semble que Hui-Kuo connaissait depuis longtemps le plan selon lequel un disciple japonais serait son légataire. La relation entre le maître et son disciple était d’une telle qualité qu’il fallut moins de deux ans à Kûkai pour se préparer à assumer la responsabilité de patriarche du bouddhisme ésotérique. Son maître abandonna son enveloppe terrestre après avoir transmis à Kûkai tout ce qu’il avait, textes, objets rituels et mandalas.


Investit des plus hautes responsabilités jamais accordé à un adepte japonais, il commença sa mission d’instructeur. Il rapporta dans ses bagages la totalité du Bouddhisme tantrique mais avait également appris les langues, la calligraphie à haut niveau, la poésie, l’art de fabriquer les laques, la peinture, la médecine, l’astrologie et les sciences.

Il revint en 806 et fit remettre à l’empereur Heizei la liste de tout ce qu’il avait ramené de Chine. Cependant, l’empereur étant un fervent admirateur de Sachô, il ne daigna pas répondre à Kûkai. Pendant trois ans Kûkai resta en retrait ce qui lui permit sûrement de structurer son enseignement pendant que le Tendai de Saichô devenait cette magnifique école que nous connaissons.


Sous le règne de l’empereur Saga, Kûkai sortit du silence et de la retraite imposé par l’ancien gouvernement. C’est à ce moment, vers 810, qu’eut lieu la grande initiation au Takaosanji à laquelle participa Saichô. C’est à cette occasion que Kûkai fut officiellement reconnu comme le représentant du Bouddhisme ésotérique au Japon.

"Le Shingon est l’enseignement le plus profond et le plus élevé de toutes les écoles du Mahayana. Il se consacre à assurer la paix du pays par la prière, à sauver tous les êtres en chassant les malheurs et en apportant les bonheurs, et même les bonheurs de ce monde. Son idéal, c’est devenir Bouddha, dans cette vie, avec ce corps, ce qui signifie vivre dans la vérité". Kûkai

En 813, l’empereur Saga invita huit maîtres des huit écoles (les six écoles de Nara, le Tendai et le Shingon) dans son palais pour une discussion publique (« joute philosophique ») afin d’établir les mérites respectifs de leurs doctrines. Tous sauf Kûkai, affirmaient qu’il fallait de nombreuses vies afin de réaliser l’état de Bouddha. Kûkai profita de cette occasion pour exposer l’originalité de sa doctrine tantrique, laquelle argumentait que l’on pouvait obtenir la parfaite bouddhéité en une vie en s’identifiant au triple mystère de Bouddha. Cette affirmation fut immédiatement remise en question par les autres religieux. Kûkai au lieu de justifier de sa position intellectuellement, s’assis dans la position du Bouddha, fit des Mudras en psalmodiant des Mantras en visualisant Dainichi-Nyorai (Mahâvairochana ou Vairocana). C’est alors qu’à la stupéfaction de tous les témoins son corps devint lumineux puis progressivement se transforma sous la forme du Bouddha assis sur un lotus à huit pétales. Devant ce miracle tous les dignitaires se mirent à prier.

Kûkai poursuivit sa quête du lieu parfait dont il avait eu la vision afin d’y établir son école. Il le trouva à Kôya-san, sous la forme d’un plateau de cinq kilomètre par trois de large, entourés de huit pics ce qui donnait une image semblable d’un grand lotus rouge à huit pétales du mandala de la matrice. L’empereur Saga lui accorda la possession de ce territoire en 817.


Kôya-san allait devenir une école de Mystères à l’image de 108 hauts-lieux de l’Inde (sanskrit Shakti-pitham). Ces lieux hautement énergétiques sont des centres géographiques qui sont à la terre ce que les Chakras sont à l’Homme-Spirituel.

Il consacra officiellement le mont Kôya durant sept jours et sept nuits en 819. La construction pris beaucoup de temps, vu la situation isolé du temple. En 834, les fondations de la Grande Pagode Dai-tô sont posées.

L’empereur Saga ordonne à ce moment à Kûkai de se rendre au Tô-ji à Kyoto afin qu’il supervise la construction de ce temple. Ce temple avait pour but d’être magique dans sa construction même car ces deux édifices étaient construits selon les principes de la géobiologie sacrée afin de respecter les polarités Yin-Yang et les cycles astrologique. Le but de cette construction était d’assurer la paix et la prospérité de la cité.


Bien que constamment sollicité par la construction du Kôya-san, du Tô-ji, et des multiples cérémonies qu’il présidait ; il parvint à réaliser un autre de ses vœux : ouvrir une grande école gratuite et accessible à tous, où les arts, les sciences, les principes du Bouddhisme autant que ceux du Confucianisme seraient enseignés, ce qui était une première au Japon.

Il tomba malade et se retira des affaires publiques. Il se retira au Kôya-san et le 15 mars 835, il réunit ses disciples leur donna des instructions, dont 25 règles à suivre strictement par tous les fidèles, à respecter après sa mort et prédit sa fin définitive pour le 21 mars. Il se purifia spirituellement, revêtit un habit neuf et se rendit dans une pièce consacré à cet effet. Il se mit en posture méditative du Bouddha, exécuta le Mudra du Dainichi-Nyorai et des Mantras. Il resta en posture méditative sept jours et sept nuits, puis le 21 mars il s’identifia pleinement à Dainichi-Nyorai (Vairocana) et entra vivant dans l’unité divine.


Saichô (Dengyô-Daishi)


Saichô dont la doctrine est le Tendai, apporta au japon un enseignement ésotérique complémentaire de la doctrine Shingon.

Il naquit en 767 d’un père descendant d’un empereur chinois de la dynastie des Han et d’une mère appartenant à la puissante famille des Fujiwara.

A 12 ans, ce grand maître du Bouddhisme, montrant des capacités intellectuelles importantes, décida de quitter sa famille afin de se consacrer au Bouddhisme. Il étudie sous l’autorité du prêtre principal, le moine Gyôhyô au Kokûbun-ji. A 18 ans, Saichô, tout comme Kûkai, cherche à se démarquer du Bouddhisme de l’époque (secte de Nara). Il se retira donc sur le mont Hiei, lieu consacré aux retraites spirituelles et la prière depuis longtemps. Il y vécu en ermite afin de se consacrer totalement à l’étude des textes bouddhistes et à la méditation. C’est à cette époque qu’il s’intéressa à la doctrine Tendai qui faisait à cette époque partie des sectes de Nara et qui avait été amenée au Japon par le moine chinois Ganjin.

A 22 ans, il construisit un petit monastère, le Hieizanji (qui deviendra plus tard l’Enryakuji). Fort de son expérience, il redescendit de sa montagne afin d’aller enseigner la doctrine Tendai selon sa vision de celle-ci acquise sur le mont Hiei.

Saichô fut un instructeur très apprécié, même de l’empereur Kammu et chercha à faire de Tendai, une secte bouddhiste universelle et démocratique incluant tous les autres systèmes de pensée.
Le Tendai tire sa doctrine du Lotus Cosmique (Taizôkai) qui ouvre ses pétales autour du joyau secret (Kongôkaï), base de la doctrine Shingon. On peut dire que Saichô, commençant sa mission avant Kûkai, prépara la matrice (le Lotus) dans lequel la Joyau du Shingon allait s’épanouir.

Saichô partit en Chine afin de compléter sa connaissance en 804. Le « hasard » fit que sur une flotte de 4 navires faisant la traversée, Kûkai était dans le 1er et Saichô dans le 2ème. Il revint, après avoir intégré les connaissances du Mahâyâna (« Grand Véhicule » en sanskrit, en opposition à l’Hīnayāna « Petit Véhicule) et une connaissance accrue en Bouddhisme ésotérique.

Dès son retour Saichô présenta à l’empereur le rapport de sa mission et fut autorisé dès 806 à ordonner deux religieux par an, ce qui bien que n’étant pas le huitième patriarche du Bouddhisme ésotérique chinois, équivalait à une reconnaissance officielle de la nouvelle école. L’empereur Kammu, qui avait énormément aidé à la diffusion du Tendai, mourra de maladie. Il fut remplacé par l’empereur Heizei, favorable au Shintô, mais suite à une maladie, ce dernier fut remplacé par l’empereur Saga. Saga était une personne très sensible spirituellement, instruit en politique et bouddhiste convaincu. Cependant, cette fois l’empereur Saga favorisa la secte Shingon par laquelle il était attiré.

En 812, il semble que Saichô rencontra pour la 1ère fois Kûkai. Kûkai conduisit une initiation au rite du Kongôkaï mandala à un groupe dont faisait partie Saichô. La même année Kûkai fut autorisé à procéder à une initiation au rite Taïzôkaï[3] de 145 moines en présence de Saichô et quelques-uns de ses disciples. Cet événement marque la reconnaissance de la grandeur de Kûkai comme représentant du bouddhisme ésotérique Shingon.

Saichô demanda à Kûkai la plus haute initiation qui aurait fait de lui un maître en Bouddhisme ésotérique. Kûkai lui répondit poliment qu’il fallait des années d’études et de pratiques Shingon, ce que Saichô compris.

Saichô recevit à titre posthume de l’empereur Saga le Dengyô-Daishi (grand maître de la propagation de la doctrine) et la licence d’ordination pour ses moines



Mikkyo (Bouddhisme ésotérique)


Le Mikkyo est l’ensemble de l’enseignement secret du Bouddhisme ésotérique japonais. Le Mikkyo est un tantrisme dit de droite qui n’utilise pas de pratiques sexuelles
Il est une émanation du Bouddhisme Vajrayana qui s’est développé principalement au Tibet.

Le but du véritable Mikkyo n’est pas d’acquérir forcément des pouvoirs surnaturels mais lui permet d’accéder aux mondes des vibrations plus élevés du monde spirituel. Il permet également de transcendé l’ego afin que la personnalité puisse se mettre au service de l’âme,



Le triple Mystère


Toute magie, qu’elle soit occidentale ou oriental n’est possible que par le travail dans le pure respect de la Triade[4] Spirituelle :
1.      Dieu le Père, le Penseur qui pensa l’Univers et qui mis ainsi la grande roue de l’évolution en marche.
2.      Dieu le Verbe ou le Fils par lequel se manifeste la Volonté du Père, duquel découle les premiers rythmes de l’existence et les formes sous leurs aspects multiples.

3.      Dieu le Saint-Esprit qui est le support de manifestation primordial qui fût fertilisée afin de servir de matrice sacrée à la vie

  • Le premier mystère est Kannen, la pensée. Le pouvoir de la pensée est de diriger l’énergie, tout comme celui qui visualise Bouddha en son cœur finira par devenir Bouddha. Durant le Kuji non in, le pratiquant visualise successivement neuf divinités bouddhistes.

  •  Le second mystère est Shingon, la parole. A toute forme correspond un son, une note, et une couleur. La maîtrise de la fréquence permet de maîtriser la forme. Le Mantra[5] remplit le méditant d’une onde vibratoire. Les Mantras sont tous réliés à des divinités qui expriment certaines des qualités de Bouddha. La puissance du contrôle du son amène à rentrer en communion, à être à l’unisson du plan de conscience supérieur au plan humain et permet au récitant, de s’identifier à la divinité et d’en acquérir les qualités. Cette science a été largement démontrée en Inde. La langue sacrée, le sanskrit, a été érigé au rang d’art sacré, la maîtrise des sons, permettant ce qui peut apparaitre comme des miracles aux yeux du profane.

  • Le troisième mystère est Shu-in (sanskrit mudra) et correspond à l’action. Les cinq doigts correspondant au Gorin (sanskrit Stupa ; voir ci-dessous), le fait de relier la forme (Mudra), avec son (Mantra) permet de s’unifier avec l’Esprit.

L’harmonisation du Principe Triple nous parle également :
  • Des Trois Feux (du Père, du Fils et de la Mère ; feu électrique, feu solaire, feu par frictions) qui permettent à l’Homme-Spirituel de naître
  • Les Trois Foyers en énergétique
  • Les Trois constitutions en Ayurveda



Le tantrisme


« La science de l'expansion de la conscience et de la libération de l'énergie » - swâmî Satyananda.
Le but ultime du tantrisme est de développer la Nature de Bouddha. Pour les plus assidus, le faire en une vie est possible. Vajrayana est réputé être le véhicule plus rapide le Mahayana et le Hinayana pour atteindre l'Eveil.

En plus de la pratique classique et de l’étude des textes bouddhiste, le tantrisme allie un travail intense de pratique secrète dont le but est de fusionner symboliquement les composantes mâles et femelles en un tout spirituel, de nature androgyne et ainsi atteindre la réalisation du Soi Divin à partir du moi personnel.

Le tantrisme allie le son (Mantra), la forme (Mudra) et la pensée (la Divinité que le méditant visualisé) afin de permettre l’identification et l’intégration des qualités de la Divinité.

Le vrai tantrisme n’a rien à voir avec des pratiques sexuelles, mais est bien une technique profonde de travail sur l’énergie bipolaire par laquelle se manifeste la vie dans le monde créé.

Les tantras sont traditionnellement transmis de maître à disciple afin que le premier puisse faire évoluer le deuxième et lui transmettre les tantras sans danger pour l’intégrité du disciple. Car comme toute pratique magique spirituel, le tantrisme est très dangereux lorsqu’il est pratiqué par une personne dont le mental n’est pas purifié.

Selon Michel Coquet, le vrai sens de Tantra est « texture faisant allusion à la texture de l’univers et à l’interpénétration de tout ce qui existe en lui et par lui….La majorité des tantras se rapporte donc à ce monde visible et explique la manière d’aborder le monde causal au moyen de sa contrepartie visible que sont les mandalas, les rites, les formules, et... « Bouddhisme Tantrique Japonais » page 88 de Michel Coquet. Guy Trédaniel Editeur.

Le Tantrisme est donc une méthodologie qui permet d’atteindre l’illumination par des techniques alliant la pensée, le son et la forme qui nous permettent d’acquérir les qualités des divinités invoqués. Agissant avec des contreparties visibles que sont les mandalas, les rites, les Mantras et les Mudras afin d’aborder le monde causal.


Identification à la déité

L’identification à une déité (être éveillé) permet de développer plus rapidement à la Nature de Bouddha, grâce à l’intégration progressive de qualité de la déité invoquée. L’identification se fait :
1.      Par la visualisation : pensée et support graphique (mandalas)
2.      Par le corps : les gestes rituels (Mudras) aidés en cela par des accessoires symboliques (vajra par ex.)
3.      Par le son : les Mantras
Une onction (abhisheka) du maître prépare le disciple à entreprendre cet exercice. Dans le Shingon, cela se nomme Sanmitsu, les « Trois Msystères » (les trois moyens mystérieux) : corps, parole et esprit qui doivent s’unifier durant la méditation.

Déités

Le Vajrayana dispose d’un panthéon de déités multiples : Bouddhas, protecteurs ou gardiens, et Bodhisattvas (dont certains patriarches du bouddhisme tibétain). Il ne s'agit pas de « déité » au sens habituel, mais de supports de méditation, lesquels sont cependant souvent interprétés par les laïcs comme des « divinités ». Il s’agit de recourir aux apparences pour réaliser l’absence de nature propre du vrai soi. Les figures le plus souvent choisies sont Avalokiteshvara, Tara, Manjushri, Chakrasamvara (Heruka), Vajrayogini (Vajradakini), ainsi que les patriarches Hevajra (sakyapa) ou Vajrabhairava -Yamantaka (gelugpa). Certaines figures présentent une forme « courroucée » utile pour stimuler le pratiquant ou canaliser la colère, car on est invité à transformer les émotions et pulsions physiques négatives ou parasites en énergie positive et compassion au bénéfice des autres. Une particularité de l’iconographie vajrayāna est la représentation yab-yum de certaines déités, exprimant différentes formes d’unions duelles comme celle de la compassion et de la sagesse.

Les déités principales de Shingon forment un groupe appelé les Treize Bouddhas (Jusan Butsu). Ce sont les cinq dhyani bouddhas Dainichi Nyorai (Vairocana), Shaka Nyorai (Shakyamuni), Yakushi Nyorai (Bhaisajyaguru, Bouddha de médecine), Amida Nyorai (Amitabha) et Ashuku Nyorai (Akshobhya), les sept bodhisattvas Monju Bosatsu (Manjushri), Fugen Bosatsu (Samantabhadra), Jizo Bosatsu (Ksitigarbha), Miroku Bosatsu (Maitreya), Kannon Bosatsu (Avalokiteshvara), Seishi Bosatsu (Mahasthamaprapta) et Kokuzo Bosatsu (Akâshagarbha) et enfin Fudô Myôô, qui dans ce système est l’une des formes irritées de Dainichi Nyorai.
En italique, extraits de Wikipédia.org



Le Shugendo


Le Shugendo est la recherche par la pratique d’ascèses, de techniques qui sont en grande partie magique de pouvoirs surnaturels.

Les adeptes du Shugendo, les Shugenja ou plus souvent appelé les Yamabushis, n’ont jamais formé une secte à part entière mais ont été contrôlé par les grandes écoles Tendai et Shingon.

La première codification de ces techniques magiques a été réalisée par un homme mystérieux : En-no-Gôya. Dépourvu de doctrine à proprement dite, le Shugendo s’intégra progressivement au Shingon qui insistait aussi sur la pratique magique et secrète (Mikkyo).

En 1612, après des tensions entre deux branches opposées, le gouvernement décida que les adeptes du Tôzan seraient intégrés à la secte Shingon et que ceux du Honzan seraient intégrés à l’école Tendai.
Bien que l’histoire retient beaucoup d’égarement des Yamabushis, il existe une élite sérieuse qui a maintenu et continue actuellement à maintenir la pureté de l’enseignement traditionnel.



Ils existent plusieurs types d’ascèse dont entre autres :
1.      Ascèse de l’eau :
a.       Takishugyo : méditation sous cascade
b.      Misogi : purification par l’eau, ablution, immersion
2.      Ascèse du feu :
a.       Marche sur le feu


Le Kuji no in


Le Kuji no in est un exercice composé d’une série de neuf Mudras qui a pour but d’assurer la protection à celui qui le pratique. Il est extrêmement efficace dans le cadre d’une pratique méditative car il crée un champ qui protège le méditant, sans pour autant améliorer ce qu’il est…

Comme nous l’avons vu plus haut ces neuf Mudras s’accompagnent de neuf Mantras correspondant, invoquant neuf divinités du panthéon bouddhiste.

Shi daï-tenno


Quatre Mudras sont correspondent au Shi daï-tenno ou Shi Tennō (litt. « Quatre Rois Célestes »). Ils sont les Quatre Souverains Célestes qui correspondent aux quatre orients. Ils sont les Grands Seigneurs du Karma, qui selon les mérites ou démérites, influent sur la destiné des individus, des nations et de l’humanité. L’homme récolte par leur entremise ce qu’il a semé en pensé, en parole et en action.

L’iconographie japonaise les représente souvent menaçant et piétinant un démon.
1.      Le Mudra Rin correspond à Tammon-Ten-no-Jin ou Bishamon-ten (sanskrit Vaisrana). Signification : « celui qui entend chaque chose ». Il est représenté avec une lance ou un trident avec oriflamme et une pagode. Son corps est vert et sa saison est l’hiver, son élément la terre et son point cardinal le Nord.



2.      Le Mudra To correspond à Jikoru-Ten-no-Jin (sanskrit Dhritarashtra). Signification : « Le roi de l'Est, le Gardien de la Nation. Gardien du Royaume. ». Il est représenté avec un sabre et un trident. Son corps est blanc et sa maison est le printemps, son élément l’air et son point cardinal l’Est.




3.      Le Mudra Retsu (prononcer Iètssou) correspond à Komoku-Ten-ni-Jin (sanskrit Virupaksha). Signification : « Celui qui voit tout ». Il est représenté avec un rouleau d'écriture et un bâton Son corps est rouge et sa maison est l’automne, son élément le feu et son points cardinal l’Ouest.




4.      Le Mudra Zen correspond à Zocho Ten-no-Jin (sanskrit Virudhaka). Signification : « « Il qui agrandit » ou le « patron de la croissance » ». Il est représenté avec un sabre ou une lance. Son corps est bleu et sa saison l’été, son élément l’eau et son point cardinal le Sud.



Ces quatre Mudras nous harmonisent avec les bons aspects des Quatre Régents (Quatre Forces)


Myo-o


Les cinq Divinités sont appelés Myo-o (Godai Myo-o) ou Vidyadhara (mot sanskrit signifiant porteur de connaissance). Ces cinq divinités sont irritées car sans leur puissance de volonté dans la recherche d’illumination, nul ne peut pénétrer dans le saint des saints. Il ne faut pas seulement développer les vertus mais bien détruire les obstacles majeurs comme la sensualité, l’inertie ou le mensonge. Les Vidyadhara détenteurs d’une connaissance (vidya) nous confèrent protection, purification et libération par l’entremise de la pratique de techniques appropriés. Ils nous permettent par une pratique sérieuse et continue de nous débarrasser des mauvaises influences (ou mauvaises pensées) que sont les désirs, les passions, l’attachement et l’ignorance
Ils nous permettent d’être victorieux sur les trois poisons décrits par le Bouddhisme :
  • Avidité ou Soif
  • Colère ou Aversion,
  • Ignorance ou Indifférence
Trois poisons auxquels on ajoute parfois la jalousie et l'orgueil.

1.      Gundari yasha Myo-o Jin (sanskrit Kundali) correspond au Mudra Djin. Trois visages; huit bras. L'ennemi de démons



2.      Kozanze yasha Myo-o Jin (sanskrit Trailokyavijaya) correspond au Mudra Pyo. Littéralement « celui qui subjugue les trois mondes »




3.      Daï Itoku yasha Myo-o Jin (sanskrit Yasmantaka) correspond au Mudra Zaï. Six visages; six jambes; six bras en tenant des armes différentes; en montant une vache blanche (la vache est le symbole d'éclaircissement); a le pouvoir de réprimer le mal et créer la bonté; aussi les luttes font mal et les poisons.



4.      Kongo yasha Myo-o Jin (sanskrit Vajrayaksha) correspond au Mudra Sha. Trois visages furieux; six bras (ou une tête et quatre bras); destructeur des désirs humains ; symbolise la force




Lorsque le pratiquant allie :
1.      La récitation du Mantra
2.      L’exécution du Mudra
3.      La visualisation de la déité ou de ses attributs
…Il bénéficiera, par le mystère de l‘identification, de purifier son mental et d’intégrer à sa propre conscience les qualités invoqués. Ces qualités sont matérialisées par les Myo-o, et sont semblables aux quatre éléments[6] constituant notre nature humaine. Ces éléments constitutifs, auxquels correspondent quatre plans de conscience, lorsqu’ils sont dominés par le travail spirituel, permettent d’accéder à celui qui représentent la quintessence au centre : Fudo Myo-o (sanskrit Acalanatha), l’émanation active du Bouddha suprême : Mahâvairochana Bouddha représenté par le Mudra Kaï. Fudo Myo-o convertit la colère en salut ; a le visage furieux, lançant un regard furieux, car il cherche à faire peur aux gens afin qu’ils acceptent les enseignements de Dainichi Bouddha ; il porte « kurikara » ou l'épée qui soumet le démon dans l'étudiant (représentant le bon sens coupant par l'ignorance); tient la corde dans la main gauche (pour attraper et attacher les démons); souvent a le troisième œil dans le front (symbolisant la clairvoyance) ; souvent placé ou étant debout sur la roche (symbolisant la stabilité dans sa foi). Il est entouré du feu purificateur des passions et désirs humains



1er Mudra : Rin


Mantra :             On bai shira man ta ya sowaka
Symbolisme :     La Foudre (Dokko) ; la Force
Kannen :            Bishamon ten


2ème Mudra Pyo


Mantra :             On I Sha na ya in tara ya sowaka
Symbolisme :     Le Grand Diamant (Daikongo) ; l'Energie
Kannen :            Kozanze yasha Myo-o Jin




3ème Mudra To


Mantra :             On je re tara shi i tara ji ba ra ta no-o sowak
Symbolisme :     Le Lion Extérieur (Gai-jishi) ; l'Harmonie
Kannen :            Jikoru-Ten-no-Jin



4ème Mudra : Sha


Mantra :             On haya bai shira man to ya sowaka
Symbolisme :     Le Lion Intérieur (Nai-jishi) ; le Protection
Kannen :            Kongo yasha Myo-o Jin




5ème Mudra : Kaï


Mantra :             On no-o maku sans man da basara dan kan
Symbolisme :     Le Lien Extérieur (Gaibaku) ; l'Intuition
Kannen :            Fudo Myo-o


6ème Mudra : Djin


Mantra :             On a ga na ya in maya sowaka
Symbolisme :     Le Lien intérieur (Naibaku) ; l'Attention
Kannen :            Gundari yasha Myo-o Jin




7ème Mudra : Retsu


Mantra :             On hi ro taki Sha no ga ji ba ta i sowaka
Symbolisme :     Le Poing de la Sagesse (Chiken) ; la Dimension
Kannen :            Komoku-Ten-ni-Jin


8ème Mudra : Zaï


Mantra :             On chiri chi i bar o taya sowaka
Symbolisme :     Le Soleil (Nichirin) ; la Création
Kannen :            Daï Itoku yasha Myo-o






9ème Mudra : Zen


Mantra :             On a raba Sha no-o sowaka
Symbolisme :     La Formule Cachée (Ongyo) ; l'Absolu
Kannen :            Zocho Ten-no-Jin




Le Kuji-Kiri





Le Kuji-Kiri est un rite d’exorcisme afin de chasser les forces mauvaises (négatives). Il consiste à tracer « dans le vide » une grille en suivant scrupuleusement l’ordre ci-dessus et en poussant un Kiaï à la fin au milieu de celle-ci.
Mémoriser les neuf noms parfaitement et rendez-vous dans un endroit si possible à l’aube ou au crépuscule, purifiez-le éventuellement avec de l’encens. Munissez-vous d’un toko-sho, vajra à une branche ou utilisez l’index et le majeur et tracez la grille en visualisant chaque détail en étant totalement concentré.

Cette exercice augmente proportionnellement en efficacité à mesure que vous gagnez en pouvoir de concentration.

Bibliographie

·         « Bouddhisme Tantrique Japonais » de Michel Coquet. Guy Trédaniel Editeur. ISBN 2-84445-523-9
·         « Budo, l’Esprit des arts martiaux » Michel Coquet. Guy Trédaniel Editeur. ISBN 2-84445-414-3

      




                                                                                     Jean-Christian Balmat

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