La Voie est le chemin qui conduit l’Homme sur
la route de l’évolution.
La Voie débute par des principes
comportementaux. C’est-à-dire que l’Homme cherche à respecter une étiquette de
conduite qui exclue tous les débordements. En cherchant à se poser un cadre
sévère, il recherche à mener une existence disciplinée qui peut ensuite évoluée
en une « vie sainte ». En pacifiant sa nature instinctive et en la
maîtrisant peu à peu, il se détache de sa nature passionnelle.
A ce stade, l’être humain s’aperçoit que la
Voie est au milieu de ce monde composé d’opposés : jour-nuit, homme-femme,
ciel-terre, force-faiblesse. Il entrevoit que sa vraie nature est au-delà du
Tao, de la nature binaire. Il prend conscience que ce qu’il EST se manifeste
par l’intermédiaire du Deux, l’opposition. Il comprend que son mental et son
corps ne sont que les deux véhicules de quelque chose de plus profond :
l’Âme.
En s’affranchissant de sa nature hormonale, il
prend la mesure de sa personnalité, son Moi. Malheureusement, ce faisant, il
tombe nez-à-nez avec un ennemi tenace : son propre ego. Cette composante
qui lui fut essentielle en tant qu’enfant afin qu’il prenne conscience de sa
propre individualité (ce qui lui permet de se séparer de sa mère entre autres),
génère aussi le sentiment de séparation du Tout (principe Unique) :
générant la peur de la mort et l’angoisse de l’abandon chez l’être humain.
Cet ego qui s’aime lui-même et qui pense tout
le temps à lui afin de se mettre en valeur (mettre en scène) peut être dissolu
par les sentiments désintéressés et altruistes : l’étiquette devient un
outil d’évolution et non plus simplement une possibilité de comportement
social.
L’ego ne supporte pas le silence intérieur et
entretient un dialogue constant. C’est lui qui génère le combat intérieur
incessant de l’ange et du démon.
L’ego habite la moitié de l’Homme : sa personnalité.
Celle-ci (Yin) s’oppose à l’Âme (Yang) sans même en être consciente et perçoit
le monde au travers d’un voile d’illusions.
Le Budo n’est pas une religion[2]
mais s’y apparente dans le sens où il cherche à relier le moi au Soi ;
l’homme à son essence divine, la personnalité à l’âme.
Le but ultime est que la personnalité serve de
véhicule d’expression de l’Âme : le vrai sens du service est celui-là. Le
vrai sacrifice représente la renonciation volontaire aux plaisirs charnels afin
de privilégier l’avènement du spirituel.
Jean-Christian Balmat
[1] Article extrait du livre « Le Ninpo Nin-Jutsu au
21e siècle », 444 pages. Disponible sur Amazon.
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