lundi 14 février 2011

Ninpo Nin-Jutsu: Les trois niveaux d’invisibilité

L’invisibilité est une propriété dont les Ninjas historiques tirent toute leur réputation. Plus qu’une qualité, cette faculté d’agir sans être vue, dans l’ombre a fait des Ninjas, des guerriers entourés d’une aura mystiques pleines de légendes, de mythes plus ou moins vrai.


Exotérique : techniques de camouflages


La première approche de l’invisibilité est évidement l’apprentissage des techniques de camouflages pratiquées au sein de toutes les armées et spécialement au niveau des corps d’élite.

Le fait de porter des habits dont les couleurs sont semblables à l’environnement dans lequel, on évolue, permet assez facilement que notre présence soit aussi discrète que possible.



Mésotérique : Développement à se fondre avec son environnement


Ce second niveau concerne l’ « invisibilité comportementale ». C’est-à-dire l’apprentissage des comportements rituels type différents clans et « tribu » qui constituent la société. À ce niveau, c’est l’utilisation de mœurs, comportements et habitudes qui permettra que l’on « disparaisse » dans un milieu précis.

Le risque majeur de ce niveau est l’identification au costume porté. À savoir que celui qui « se fond » dans un milieu qui n’est pas le sien à la base, finisse par s’identifier à la forme qu’il a adoptée et perde ainsi sa personnalité propre.

Ce n’est pas l’habit qui fait le moine…


Ésotérisme : Mikkyo (Bouddhisme ésotérique)


Le mikkyō, terme japonais, désigne l'enseignement secret du bouddhisme ésotérique Shingon et dans une moindre mesure Tendai.

Ce terme est la traduction exacte du sanscrit guyayana (véhicule des secrets) autre dénomination du bouddhisme vajrayâna qui s'est développé principalement au Tibet. Les deux lignées étant parentes avant de prendre chacune leur coloration propre, le Shingon incorporant des éléments shintō et le lamaisme des pratiques Bön. Le mikkyō est un tantrisme dit de la main droite, car n'utilisant pas de pratiques sexuelles.
Source du texte en italique : Wikipédia.org


Pour le pratiquant avancé, l'invisibilité représente le placement de la conscience dans l'âme (Boddhi). Sachant que la vraie nature de l'âme est pure lumière, laquelle rend le corps dense visible, il « suffit » de pratiquer correctement et longtemps (voyez le chapitre sur les Mudrâs ci-dessous) afin de disparaître. De plus, sachez que tout initié dans toutes les cultures du monde développe un corps de lumière invisible. Courage, vous y arriverez.

La dématérialisation


La dématérialisation est la prolongation directe du point 3 ci-dessus. L'homme sage qui aura atteint cette capacité d'action aura forcément atteint un niveau élevé dans l'échelle des Sept Initiations.

Oubliez les mirages des trucs, « machins magiques », vendus par des gourous de pacotille. Nous verrons plus loin (voir chapitres « les Sept Initiations » et « les Écoles de Mystères Antiques ») comment nous pouvons calmement et objectivement aborder ces sujets, trop souvent controversés.

Souvent, devant l'effort réel à fournir afin de se spiritualiser, l'Homme, dans son histoire exotérique, a sabordé ses sujets, parlant de miracles. Pour réellement aborder ce sujet, il doit tout d’abord admettre que sa nature n’est pas dans la chair, mais dans l’esprit. De là et après un long et périlleux périple, il pourra commencer à se libérer de la matière.



Les Mudrâs bouddhistes


« Outre leur signification symbolique, l'école Shingon étudie un autre aspect des Mudrâs: l'utilisation des doigts dans le but de contrôler, diriger, détourner, accélérer les courants de force dans l'homme éthérique et d'amener ainsi l'initié à utiliser certains centres de force variant suivant les étapes qu'il franchit »[1].

Dans l’image cinématographique, les Ninjas utilisent les Mudras afin d’avoir accès à « leurs pouvoirs secrets ». Cependant, loin d’être des gestes sans utilité, ils révèlent leur pouvoir à ceux qui le cherchent vraiment.

Les deux mains ont dix doigts correspondant au « Mariage Intérieur » du Féminin et du Masculin Sacrés. Ou autrement dit, l’alliance entre les Cinq Éléments Yin et les Cinq Éléments Yang, ou « les courants de forces » comme écrit Mr. Michel Coquet ci-dessus.

Doigts
Eléments Chinois
Eléments Platoniciens
Auriculaire
Bois (Chi)
Terre
Annulaire
Eau (Sui)
Eau
Majeur
Feu (Ka)
Feu
Index
Métal (Fu)
Vent
Pouce
Terre (Ku)
Vide
Tableau 6 de l’auteur

Le travail des Mudras devra être enseigné par une personne compétente et pratiqué avec foi. Accéder à l’invisibilité n’est pas chose facile, même avec le Mudra ad oc. Ils représentent la matérialisation de « pouvoirs divins » que seul un esprit éclairé[2] devrait exécuter. Leur connaissance ouvre la porte à l’étude de la magie sacrée, celle de la manifestation de la lumière sur Terre. L’utilisation du triple pouvoir de l’homme sert de clef à la serrure, le triple pouvoir de la terre. L’utilisation des gestes (Mudra) et de paroles (mantra) est intimement liée aux pratiques religieuses visant à nous relier à des principes supérieurs.

Je vous conseille vivement la lecture de l’excellent ouvrage « Le Bouddhisme Ésotérique Japonais »[3] de Michel Coquet (éditions Vertiges) dont un passage est consacré aux Mudrâs.



Le Kuji-Kiri Jutsu


Le Kuji-Kiri Jutsu est la pratique de neuf Mudras permettant une action profonde via les Neuf Centres Psychiques sur le corps, l’affect et la psyché.

Cette technique a été pratiquée par les Ninjas, mais également par les Samouraïs et est issu du Bouddhisme ésotérique japonais (Shingon et Tendai).

C’est à cette pratique que les Ninjas doivent leurs pouvoirs « surnaturels »

  1. RIN : symbole de la foudre (dokko), formule associée : on bai shira manta ya so wa ka.
  2. PYO : symbole du grand diamant (daikongo), formule associée : on i sha na ya in ta ra ya so wa ka.
  3. TO : symbole du lion extérieur (gai-jishi), formule associée : on ji re ta ra shi i ta ra ji ba ra ta no-o so wa ka.
  4. SHA : symbole du lion intérieur (nai-jishi), formule associée : on haya bai shira man ta ya so wa ka.
  5. KAI : symbole du lion extérieur (gaibaku), formule associée : on no-o ma ku san man da ba sa ra dan kan.
  6. JIN : symbole du lion intérieur (naibaku), formule associée : on a ga na ya in ma ya so wa ka.
  7. RETSU : symbole du poing de la sagesse (chiken), formule associée : on hi ro ta ki sha no ga ji ba tai i so wa ka.
    C’est ce geste qui était censé libérer le ninja de toute contrainte spatio-temporel, et le faire disparaitre.
  8. ZAI : symbole du soleil (nichirin), formule associée : on chi ri chi i ba ro ta ya so wa ka.
  9. ZEN : symbole de la formule cachée (ongyo), formule associée on a ra ba sha no-o wa ka.
Origine du texte en italique : Wikipédia

La pratique de ses Mudrâs dans un ordre précis, accompagnée de la récitation des Mantras liés et d’une visualisation précise, est réputée donner à celui qui la pratique accède à des pouvoirs surnaturels.


 

Article extrait du livre « Le Ninpo Nin-Jutsu au 21e siècle », 444 pages. Disponible sur Amazon.





                                                                                     Jean-Christian Balmat





[1] Extrait du livre « le Bouddhisme Ésotérique Japonais » de Michel Coquet (éditions Vertiges, 1986).

[2] J’entends par « esprit éclairé » une personnalité ayant développé une connaissance spirituelle suffisante afin de comprendre l’utilité de la manifestation de pouvoirs divins sur la Terre. Ceux-ci ne peuvent être mis en œuvre sans que cela soit pleinement justifié d’un point de vue spirituel. Il serait très dangereux de les utiliser à contre-sens afin de nourrir l’ego ou de faire du mal.
[3]  Le titre du livre a changé. Il s’intitule : « Shingon, le Bouddhisme tantrique japonais ».

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