jeudi 24 février 2011

Ninpo Nin-Jutsu pour les nuls: Article 1

Qu’est-ce que c’est ?

Définition de base du Nin-Jutsu

Le Nin-Jutsu est un art martial japonais qui signifie « technique d’invisibilité ». Il regroupe l’ensemble des techniques des fameux Ninjas, guerriers-espion du Japon féodal, qui furent très actifs entre le 12ème et le 14ème siècle.

NINPO


L'histoire officielle des Ninjas est connue : ils habitaient généralement Koga et Iga, provinces voisines situées à côté de Kyoto. Ces deux provinces avaient la grande particularité d'être indépendantes, sans daimyo[1]. Une population très hétéroclite, en marge de la société féodale japonaise, peuplait cette région :
  • des pirates de la région de Kumano à qui ils doivent leurs techniques de grappin.
  • des yamabushis[2], ascètes vivant dans les montagnes, pratiquant le shugendo (pratiques d'ascèses).
  • des moines bouddhistes dont certains pratiquaient le shingon[3], bouddhisme ésotérique japonais.
  • des hinin (sortes d'intouchables japonais), personnes de basse condition sociale utilisées pour des tâches jugées impures, notamment en relation avec le sang et le cuir.
  • Des intellectuels et des militaires chinois.
  • Etc.

De leur position sociale faible face aux puissants seigneurs féodaux japonais, ils tirèrent un art martial totalement différent de ceux que pratiquaient les clans des seigneurs. Leur technique intégra le fait que le faible ne peut s’attaquer de front au fort : la souplesse et le travail bas devint leur apanage.
Autant les Samouraïs étaient les gardiens des valeurs du Japon féodal, autant les Ninjas s’adaptèrent en devenant leurs ombres. Les Ninjas avaient une grande liberté de mouvement que n'avaient pas les Bushis (ou samouraïs) soumis au Bushido (code de l'honneur du Bushi). Ils durent donc développer des techniques de guerre peu orthodoxes : espionnage, guérilla, embuscades, assassinats. N'étant pas subordonnés aux grandes familles, celles-ci les utilisaient pour leurs basses besognes (pillages, assassinats). Une de leur grande spécialité était de s'introduire de nuit, dans les châteaux et camps militaires et d'allumer un incendie, afin de faciliter l'assaut par des troupes classiques. Ils adoptaient généralement la même tenue que leurs adversaires (et donc pas toujours le noir !).

Ils étaient aux Bushis japonais ce que sont les troupes d’élite sont à nos armés : entourés d’une réputation sulfureuse faite de légendes plus ou moins vrais, ils fascinent ou servent de bouc émissaire mais ne laisse jamais indifférents. Le Ninjas est bien plus que des assassins de l’ombre, ils faisaient partie d’une culture en marge de la société féodale mais hautement intéressante de par les intégrations des différentes influences qu’elle subit.

Ce fut là un creuset unique dans lequel un bugei[4] original et surtout libre de l'influence d'un quelconque seigneur, se développa. D'un côté, les apports conjoints de marginaux et de hors caste (Hinin en japonais, « non humain » en français !?) apportèrent sûrement un vent de liberté de penser dans cet îlot entouré par un pays dont le système politico-religieux de castes, interdisait pratiquement toute spontanéité à ses citoyens. D'autre part, les yamabushis et les moines leur ont apporté la rigueur du bouddhisme ésotérique et de ses pratiques ascétiques, amenant la maîtrise de pouvoirs perçus comme surnaturels. De plus, des influences culturelles chinoises sont avérées.

Dans ce milieu s'est donc développé un art tout à fait original. Tirant leur force de leur faiblesse, les fondateurs basèrent leur art en ne tenant pas compte des limitations du Bushido. Les Ninjas étaient peu nombreux, faiblement armés. Soit ! Ils allaient feinter, se cacher, se déguiser. Par leur nombre restreint et leur spécialisation, ils allaient devenir indispensables aux seigneurs qui achetaient leur service.

Définition du Ninpo

Le Ninpo, signifiant « Voie de l’invisibilité » est le principe supérieur du Nin-Jutsu et désigne l’ensemble de la connaissance qui permit aux Ninjas de se faire connaitre comme des guerriers de l’ombre, entourés d’une aura de légendes plus folles les unes que les autres ; furtifs, rapides, capables de disparaitre dans un nuage de fumée et capable d’actes surhumains.

Ils devaient cette capacité à la pratique de techniques particulières nécessitant une discipline de vie ascétique. Ces techniques leur furent transmises par, entre autres, les Yamabushis. Ces pratiques furent et sont encore en majorité liée au Bouddhisme ésotérique japonais, le Mikkyo. Les Ninjas ont laissé une empreinte visuelle forte en pratiquant des Mudras[5] regroupés sous le terme de Kuji-Kiri Jutsu[6].

Qu’est le Ninpo Nin-Jutsu

La méthode « Ninpo Nin-Jutsu » est une méthode de formation sur trois modules mise au point par Jean-Christian Balmat, fondateur et directeur pédagogique.

Formations Modulaires

Niveau 1 :
  • Techniques de base : 10 grades codifiés
  • pied s-poings-clefs-projections
  • déplacements : roulades-sauts-acrobaties
Niveau 2 :
  • École de cadres : formation de base en Shiatsu Holistique
  • Étude du travail traditionnel sur l’énergie vitale : Taï Chi-Respiration ventrale-Application dans l’art martial
  • Notion d’éthique et de responsabilité
Niveau 3 :
  • 5 degrés supérieurs-5 Dan
  • Étude de la psyché en vision énergétique
  • Aspects ésotériques du Ninpo
  • Kuatsu : méthodes de réanimation traditionnelle
  • Points Vitaux
Les buts de cette répartition de la formation sont :
1.      De rendre la pratique accessible aux personnes des deux sexes et de tout âge.
2.      De permettre à chacun de pratiquer un enseignement adapté au 21ème siècle sans rien perdre de l’enseignement traditionnel si particulier.
3.      D’offrir la possibilité à chacun, selon sa motivation, de suivre nos cours : de la personne qui veut pratiquer une fois par semaine sans plus, jusqu’à celle qui désire approfondir toute la philosophie du Ninpo.

Nos modules emmènent les pratiquants aux buts qui leur tiennent à cœur
  • Self défense
  • Efficacité tant physique que mentale
  • Dépenser son énergie
  • Retrouver le calme
 

                                                                                     Jean-Christian Balmat





[1] Seigneur féodal japonais.
[2] Traduction : guerriers de la montagne
[3] Une école bouddhiste vajrayana* japonaise, fondée au VIIIe siècle par le moine Kukai. Son idéal se résume dans la phrase « Sokushin-Joboutsu », devenir bouddha dans cette vie avec ce corps. C'est en purifiant le cœur de ses passions parasites, en cultivant modestie, simplicité, pureté, concentration qu'il devient possible d'exprimer avec naturel notre bouddhéité. À noter que l'École Tendai fondée par Saichô, ayant reçu des initiations de Kukai, fut de tout temps une puissante lignée du bouddhisme ésotérique japonais.
* Bouddhisme Vajrayana (yana= « véhicule »et vajra= « diamant ») ou Bouddhisme Tantrique, mizong en chinois et mikkyo en japonais
[4] Bugei: ensemble de techniques martiales guerrières ayant pour seul but l'efficacité sur le champ de bataille. Les Bugei donnèrent au début du 20e siècle les Budo.
[5] Les Mudras sont des façons d’entrelacer les doigts des deux mains dans des formes précises de façon à contrôler, diriger, accélérer les courants d’énergie vitale issus de neuf centre de force (Chakras).
[6] Le Kuji-Kiri Jutsu est la pratique de neuf Mudras permettant une action profonde via les Neuf Centres Psychiques sur le corps, l’affect et la psyché.

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