Que peut-on ou doit-on garder et a contrario jeter dans un art transmis de manière interne, de Maître à élève, depuis des millénaires ? Tout ? Ou rien ? Frôlant les murs, habillé de noir, cagoule sur la tête ou habillé de vêtements militaires modernes, jouant les commandos ?
... Ni l'un ni l'autre, évidemment. Dans notre monde moderne gavé de violence, héritier des temps éminemment sanglants de nos ancêtres, l'art martial ne peut et ne doit pas être un lieu de culture de la violence, mais au contraire permettre de canaliser cette immense énergie. Que la violence en l’Homme.
Nous, « hommes modernes », aimerions tous rejeter la violence dans un lointain passé, ou tout du moins sur notre voisin, l' « étranger aux mœurs bizarres » ! La réalité est tout autre : sur chaque chaîne de TV, dans chaque film, dans chaque ville de chaque pays, la violence va en augmentant !
Le vrai but ultime de l'art martial a toujours été la paix, et ce, de tout temps. N'en déplaise aux vautours de tous bords, la guerre n'est pas la panacée pour stimuler l'économie. La guerre ne peut être gagnée qu'à très court terme. Chaque organisme intelligent se rend vite compte qu'une attaque ne peut engendrer qu'une contre-attaque proportionnelle. Le but du pratiquant arrivé patiemment au niveau de maître, c'est-à-dire celui qui a reçu tous les enseignements ésotériques (enseignements secrets), est la paix. Le maître ne peut Être que par, avec et en l'Univers et ses Lois.
Lorsque l'Homme cesse de vivre dans le stress induit par une continuelle résistance à la vie, il peut commencer à étudier, à s'étudier. Bien vite, il apprend sa juste nature, qu'il partage avec les milliards d'êtres vivants dans l'univers. Il cesse alors de suivre des chimères et commence à suivre sa Voie, l'unique qui soit, la sienne... Mais auparavant, il fait un premier pas en…
Entrant dans le Dojo[1], le débutant veut, la plupart du temps, apprendre à se défendre. Apprendre à se défendre, en réalité, contre sa propre insécurité intérieure, nous le verrons plus loin. Bien vite, ayant acquis ce pouvoir, il passe par une période sensible durant laquelle il veut assouvir sa vengeance sur ses ex-bourreaux.
À ce moment précis, deux voies se présentent au Sensei[2] :
- Cultiver la rage, la haine, la violence de son élève afin d'en faire une « bête de ring ». La voie inférieure du sang et de la mort, voie de l'Ego, du Moi Inférieur.
- Tenter, par un long travail de suggestion, d'amener l'élève à une prise de conscience de sa violence intérieure afin qu'il la transforme en une énergie d'amour. La Voie de l'accomplissement du Soi Supérieur.
Le Nin-Jutsu, dans son ensemble, comporte, comme tout art martial, les deux voies d'enseignement. Notre école se positionne clairement dans la seconde.
Bien que cette Voie soit très exigeante personnellement, elle est celle qui nous apporte la plus belle récolte, car celui qui atteint le terme de cette Voie, découvre la Porte qui s'ouvre sur sa libération.
Puissent ces modestes lignes vous encourager à vous diriger vers les sommets qui sont à votre portée, à condition que vous le décidiez.
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